Comédienne ou colérique...
Autre évènement détestable, durant ces deux jours détestables:
le cours de communication que nous donne la prof de français.
La prof, elle, est super. Le cours, lui, est intéressant et bien placé (le jeudi en dernière heure). Mais le problème, ce sont Ellllles...ahhhhhhhhhhhhhh!
Les grognasses de ma classe.
Bref.
L'exercice consistait hier à choisir une phrase, sur une feuille, que la femme de lettre nous fit passer. Nous devions dire cette phrase avec l'intonation/l'émotion, etc indiquées sous la phrase. Il fallait venir, chacun son tour, dire une phrase devant les autres.
Vous qui avez bien sûr connu des mauvaises ambiances de classe, des gens qui vous observent, commentent vos faits et gestes, vous imaginez bien le déplaisir qu'on a à faire ce genre d'exercice avec des gueux qu'on déteste!
Ce déplaisir étant le mien hier, je me tassais discrètement sur ma chaise, avec l'espoir d'y échapper. Je comptais sur les 60 minutes qui défilaient déjà et sur les gueuses qui s'esclaffaient, pour qu'on perde du temps.
- Qui a fait du théâtre, déjà? Demanda la prof
Une ou deux pouffes levèrent leurs mains aux manucures fashion et aux doigts bijoutés façon "M'as-tu-vu?".
Moi qui fais du théâtre cette année, je ne bronchais pas, parce que comme j'ai déjà ma licence et que je suis déjà assez stigmatisée comme ça (en mal par les pétasses et en bien par les profs), je ne voulais pas me faire remarquer, une fois de plus.
Je ne voulais pas que ces salopes puissent dire à mi-voix "Elle se croit supérieure de toute façon" et que la prof se sente obligée de me dire "Bravo" au lieu de "C'est bien" (les profs me traitent comme une invitée de marque qu'il ne faudrait pas froisser). J'ai rien demandé moi!
Une copine indélicate se chargea de rappeler à ma place que oui, oui, moi aussi, je faisais du théâtre. Ah malheureuseeee! Comme j'aurais aimé te couper le cou sur le moment et le recoller avec de la glue, une fois ma fureur retombée...mais on égorge pas une copine, alors je ravalais la foudre.
- Ah oui, S. aussi! C'est vrai! fit la prof.
Ca y était, j'étais repérée. J'étais prête à hurler de rageeeeeeeee.
L'exercice se déroula, entrecoupé des rires nerveux de certaines, des difficultés à embrayer pour d'autres.
5 minutes avant la fin, ce fut malheureusement mon tour. Purée, ça avait pas traîné n'empêche. Il ne restait plus que moi. Je pris la feuille à contrecoeur. Et je trouvais une phrase bien à mon goût, hihihi, ou plutôt, conforme à mon humeur :
"Je t'interdis de t'asseoir! Lève-toi!!"
(Ton autoritaire, colère)
Arf arf arf! Ah, ainsi j'allais pouvoir me vider de ma fureur intérieure! Elles cultiveraient leur jalousie mal placée, une nouvelle fois, ces saloooopes.
Bien entendu, elles firent un peu de barouf...je m'imposais donc d'un coup, méchammeeennnntt, froidemmeeeennnntt:
"JE T INTERDIS DE T'ASSEOIR!!! LEVE-TOI!!!"
Silenceee...je lus de la crainte et de la haine dans certaines paires de yeux niais.
- Aahh, très bien, fit la prof. On voit bien que tu fais du théâtre.
Sans blague, Madame, ...parfois, il suffit juste d'être en colère...
Vivement le mois de mars, que je me tire de là!